L’histoire vraie d’une afro-américaine qui s’est battue au cœur de la ségrégation new-yorkaise
New York, 1898. Belle Greener est une talentueuse jeune femme, passionnée par la littérature et les livres rares. Pleine d’esprit et d’ambition, elle pourrait être promise à de grandes choses malgré la toute puissance patriarcale du début du XXe siècle. À un détail près. Alors que la ségrégation sévit lourdement et que les lois Jim Crow essaiment des idées radicales jusqu’au nord des États-Unis, les aspirations de Belle se voient réduites à peau de chagrin. Car selon la loi de l’unique goutte de sang, la famille Greener est bien considérée comme noire, aussi pâle soit leur couleur.
Pour vivre pleinement le rêve américain, une dangereuse solution existe pour ces métisses : le passing. Rejoindre la classe de l’oppresseur pour échapper aux inégalités. Se déclarer blanc, renier à jamais ses origines… et se promettre, au péril de leur vie, une existence de mensonges et de privation de descendance. Si cela relève de la trahison pour beaucoup, pour Belle, il s’agit de l’unique solution pour rejoindre les hautes sphères de l’intelligentsia new-yorkaise.
En s’inventant des ancêtres portugais, la nouvelle famille Da Costa Greene fait table rase de son passé et permet à Belle d’intégrer l’illustre bibliothèque universitaire de Princeton. Transfuge de couleur et de classe, Belle Greene gravit les échelons de la société méritocratique new-yorkaise jusqu’à rejoindre la prestigieuse Morgan Library… et devenir la protégée de John Pierpont Morgan en personne. Magnat des finances et figure incontournable de l’économie américaine, le banquier accumule par ailleurs les livres anciens et les œuvres d’art. Une collection de grande envergure que Belle - avec l’audace et la détermination qui la caractérisent - a tôt fait d’organiser et de magnifier… jusqu’à en devenir la directrice perpétuelle.
Sur le haut de l’échelle sociale, Belle Greene, l’âme de la bibliothèque, devient la femme la mieux payée de son époque et, ainsi, l’une des femmes les plus puissantes d’Amérique. Galvanisée par le succès, elle en oublierait presque son lourd secret. Mais les mensonges, aussi vieux et intégrés, ne finissent-ils pas par remonter à la surface alors même que se brise le plafond de verre ?
Nina Jacqmin (La tristesse de l’éléphant ; George Sand), sur un délicieux scénario de Nicolas Antona (La tristesse de l’éléphant ; Lady Whitechapel), nous emporte dans un somptueux voyage dans le New York des années 1900 à la découverte d’une femme aussi époustouflante qu’érudite.