Auteur
Ralph Meyer
Dessinateur
Quand on voit le jour à Paris et que le démon de la BD hante vos rêves d'enfant, que faire ? A Paris, pas d'école pour parfaire un apprentissage à la BD ; il y a Angoulême, bien sûr, mais on entend parler de l'Institut Saint-Luc, à Liège.
1990 : Ralph Meyer débarque à Liège. Il commence la tournée des éditeurs, sans grand succès. Comme il a confiance en son dessin, il se dit qu'il le marierait bien avec un excellent scénario. Et c'est la rencontre avec Tome. Il en sortira "Berceuse assassine".
"Entre-temps, Bruno Gazzotti avait quitté Bruxelles pour Liège. Nous avons sympathisé, grâce à Tome. Très vite est née l'idée de fonder un atelier réunissant ces grands solitaires que sont les dessinateurs de BD."
Leurs styles s'accordent-ils vraiment ? "C'est ça qui est passionnant ! Gazzotti est plutôt du genre humoristique, tandis que mon truc, c'est le réalisme. Nous étions faits pour nous compléter ! Nous avons pu nous entraider, tantôt sur "Soda", tantôt sur "Berceuse assassine"".
Tome partage avec tous les grands scénaristes un trait qui ne trompe pas : il fournit ses pages au compte-gouttes. On imagine ce que peuvent faire des dessinateurs dans un atelier tandis qu'ils attendent le scénariste : s'adonner aux joies du Pictionary, affiner le carénage d'avions en papier, réinventer le sourire de la Joconde, etc.
"Bruno a eu l'idée des "Lendemains sans Nuage". Nous nous sommes lancés dans des histoires courtes pour nous rendre compte, très tôt, que ça ne serait pas mal de les relier entre elles. Il nous fallait un scénariste : nous connaissions Fabien Vehlmann par "Green Manor". On s'est dit que nous avions trouvé l'homme de la situation !"
Ce même Vehlmann a écrit le scénario d'une histoire de science-fiction que Ralph Meyer met en images : "IAN" (Dargaud).
Photographie © Dargaud / Rita Scaglia